Le tir et le pillage sont tellement courants dans les jeux vidéo que j’ai passé de nombreuses heures de ma vie finie à fouiller des cadavres pour trouver des munitions, de l’argent, ou parfois une gemme étincelante ou une potion magique. Le frisson de la découverte combiné au rush du pillage de tombe ? C’est ce qu’il y a de mieux sur World War Z.
Fouiller les cadavres dans World War Z, un jeu de tir sur les zombies basé sur le film de Brad Pitt de 2013, n’est plus amusant. Il s’agit plutôt d’une chasse au trésor récurrente où la clé d’une porte verrouillée se trouve sur le cadavre d’un employé ou d’un agent de sécurité. Pendant l’une de ces chasses à la clé, mes coéquipiers et moi cherchons les six cadavres très spéciaux qui ne sont pas debout et qui ne courent pas partout, puis nous appuyons sur E sur leurs corps. Ces chasses se déroulent de la même façon à chaque fois : le dernier corps que j’ai fouillé contenait la clé. J’ai fait cette routine au moins une fois dans chacun des quatre chapitres de campagne de World War Z.
J’ai beaucoup à reprocher à World War Z, un jeu de tir en coopération à quatre joueurs semblable au classique Left 4 Dead de Valve. C’est peut-être la plus mesquine, mais elle résume une glorieuse partie de ce qui ne va pas dans le jeu : sa conception de niveau répétitive, ses obstacles irréfléchis et sa tendance à prendre n’importe quelle bonne idée et à lui sauter dessus jusqu’à ce qu’elle meure.
Bataille de Yonkers
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C’est bizarre d’avoir un jeu vidéo basé sur un film cinq ans après les faits. Mais il est encore plus étrange que World War Z s’inspire du film de 2013 alors que le roman de Max Brooks, qui a fait l’objet d’un best-seller en 2006, est là, plein d’histoires incroyables de survie et de drames humains. Le seul clin d’œil au livre est le “Lobo”, une arme de mêlée spéciale à base de pelle inventée par les Marines et qui devient standard dans l’armée américaine reconstruite. Dans World War Z, le Lobo est un DLC pour les joueurs qui ont précommandé l’édition spéciale.
L’adaptation cinématographique a dépouillé le livre de tout ce qu’il avait de spécial – ce dont je ne suis nullement amer cinq ans plus tard, ha ha, ce serait ridicule – pour devenir un movie de zombies fade, éclipsé par d’autres films de zombies bien meilleurs. D’une manière similaire, World War Z est un jeu de tir sur les zombies sans intérêt, éclipsé par d’autres meilleurs jeux de tir en coopération.
La campagne de World War Z s’étend sur le monde entier, suivant différents groupes de quatre personnages qui tentent de survivre aux États-Unis, en Israël, en Russie et au Japon. J’ai aimé pouvoir faire le tour du monde et participer à différentes campagnes. Le fait de passer d’un désert clairsemé à des rues russes glacées donne à l’histoire une dimension plus vaste et plus universelle. Malheureusement, j’ai trouvé que le fait de passer à de nouveaux personnages tous les quelques niveaux rendait les survivants oubliables. Passer d’un pompier de New York à un prêtre orthodoxe russe constitue un saut culturel intéressant, mais je ne pourrais vous dire aucun de leurs noms.
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World War Z se joue comme Left 4 Dead, Vermintide ou Walking Dead d’Overkill. J’ai rejoint trois autres joueurs pour marcher, tirer et chercher des munitions et de la santé. Nous avons ouvert des portes et essayé de ne pas nous faire attaquer, empoisonner ou arracher par de puissants ennemis spéciaux. Le travail d’équipe est essentiel : malgré que je suis le meilleur tireur d’élite du la planète, j’ai toujours besoin d’une main amicale pour me relever quand je suis blessé.
Contrairement à tous les autres jeux que j’ai mentionnés, World War Z propose différentes classes de joueurs ainsi que différents personnages ; ils sont interchangeables. Je peux jouer en tant qu’infirmier ou en tant que “slasher” axé sur la mêlée, que je sois dans la peau de Bunko Tatsumi, l’adolescente à l’esprit Hello Kitty, ou dans celle d’Angel Flores, le… new-yorkais… (Il porte un maillot des New York Giants, et c’est tout ce que je sais de lui). Cela s’éloigne de Left 4 Dead, où les personnages jouent de la même façon, et de Vermintide, où le personnage et le style sont les mêmes.
Je me suis surtout amusé avec la classe Fixer, qui peut aider l’escouade en déposant des sacs de munitions. J’ai adoré aider mon équipe à se préparer pour un grand combat en veillant à ce que tout le monde fasse le plein de cartouches explosives surpuissantes. La montée en niveau d’une classe me donnait accès à des avantages intéressants. Pour le Réparateur, l’un des niveaux les plus élevés me permettait de revenir à la vie si tous les autres membres de mon team étaient frappés d’incapacité. C’était génial d’avoir une dernière chance de récupérer héroïquement un autre coéquipier et de sauver une mission vouée à l’échec.
Il y a exactement une chose que World War Z a emprunté au film et qui fonctionne : les énormes hordes de zombies. Dans le film, il y a un moment où les zombies de CGI se chevauchent pour franchir les énormes murs de béton qui entourent Jérusalem. Pendant les combats massifs de zombies dans World War Z, les zombies qui sont arrêtés par des clôtures ou des murs s’empilent, puis se grimpent les uns sur les autres et passent par-dessus. J’ai adoré guetter ces piles dans le chaos d’un essaim. Tirer dans la base de la pile la fait s’effondrer comme une équipe de pom-pom girls qui ne parvient pas à tenir une pyramide humaine – c’est à la fois satisfaisant et hilarant.
Et, bien, c’est à peu près tout. J’ai terminé toute la campagne en quelques heures, puis je l’ai refaite plusieurs fois pour débloquer de meilleures armes et plus de compétences pour les différentes classes. Il y a aussi un mode multijoueur “PvPvZ” qui ressemble tellement à une réflexion après coup qu’il ne mérite pas plus que cette mention.
Grande panique de World War Z
World War Z est fade et oubliable, mais il est agréable par endroits, pas tout simplement mauvais. J’ai joué à The Walking Dead d’Overkill l’année dernière, et ce dernier était un désastre. Au contraire, World War Z est plutôt compétent, mais il échoue dans de petites choses, des choix de conception importants que des jeux similaires ont traités de bien meilleure façon.
Voici un bon exemple : le Gasbag. Tout comme le Boomer de Left 4 Dead et le Globadier de Vermintide, le Gasbag est l’un des types de zombies les plus dangereux de World War Z. Le Gasbag est un zombie qui n’a pas besoin d’être à l’origine de la guerre. Le Gasbag est un zombie – un travailleur médical ou un secouriste, je suppose – qui est mort et s’est décomposé alors qu’il était enfermé dans une combinaison de protection. Tous ceux qui ont déjà trouvé des restes vieux d’un an dans leur réfrigérateur peuvent le confirmer : vous ne voulez pas exister à proximité de cette chose lorsque le sceau est ouvert et que l’horrible odeur qui s’y trouve est libérée.
Ce qui est cool avec le Gasbag, c’est que le tuer avec un tir dans la tête le tue sans pulvériser le nuage de gaz. Cela n’a aucun sens qu’un tir dans la tête garde toute la puanteur à l’intérieur, mais ce n’est pas important. Réussir un tir dans la tête au milieu du chaos est un moyen amusant de désamorcer un ennemi dangereux.
Le problème, c’est que ça n’arrive presque jamais. À courte distance, la combinaison jaune vif facilite le tir dans la tête ; à longue distance, le Gasbag n’est pas dangereux. Quand je pense au Boomer, je me souviens d’un son spécifique, d’une éclaboussure, de la cécité et de la crainte d’être impuissant. Le Boomer vit dans mon esprit comme une peur du saut. Quand je pense au Gasbag maintenant, je pense à une inoffensive bouffée de gaz vert au loin. C’est un gaspillage d’une excellente réflexion.
En somme, World War Z prend des idées que j’ai déjà vues mieux ailleurs, leur donne une petite tournure intéressante, puis fait en sorte que cette tournure n’ait pas d’importance. Le film s’inscrit en terrain connu, mais il n’est pas aussi intelligent ou amusant que ce qui l’a précédé.
World war Z est développé par Saber Interactive, il disponible sur les consoles : Playsation 4, Xbox One, Nintendo Switch et sur PC (Microsoft Windows)
