Il y a quelque chose d’étrangement mythique dans le 4X historique et la domination d’une seule série, Civilization, pendant 30 ans. Mais Amplitude Studios a passé une décennie à se préparer à réécrire ce mythe. Humankind en est le résultat : un mastodonte de l’histoire qui m’a tenu en haleine jusqu’au lever du soleil à plusieurs reprises. Mais en essayant de créer son propre Civilization, Amplitude a peut-être sacrifié trop de ce qui faisait de ses premiers jeux, Endless Legend en particulier, des bizarreries si convaincantes. Notre cet article on va faire un test et critique de humankind, le jeu qui a été créé par Amplitude Studios et qui est disponible sur Microsoft Windows, macOS et Google Stadia.
Cela ne veut pas dire que Humankind n’a pas d’idées audacieuses. Il est clair que ce n’est pas le cas dès que vous vous lancez dans une campagne. Normalement, vous devriez d’abord choisir une civ, une faction ou une race de dragons intellos, puis fonder une ville, mais pas ici. Avant de choisir un site pour votre première colonie, ou même de choisir une culture, vous devez d’abord explorer le monde en tant que tribu nomade néolithique. Au cours de cette phase, vous vous baladez en collectant de la nourriture et d’autres ressources à partir de nœuds dispersés dans le monde entier, avec des pauses où vous pouvez combattre des animaux. Cueillir des baies et battre des mammouths – une journée parfaite pour une famille néolithique.
Je suis sûr que tout cela semble assez relaxant – c’est un piège. Il s’agit en fait d’un sprint, particulièrement brutal dans le niveau de difficulté le plus élevé, où vous vous battez pour être le premier à figurer sur la liste des cultures jouables et à revendiquer les régions les plus généreuses. Vous avez trouvé un endroit avec du bronze et des chevaux ? Placez-y un avant-poste aussi vite que possible, puis retournez-vous battre avec la faune.
Votre petite bande d’explorateurs va également s’agrandir, ce qui vous permettra de diviser l’équipe et d’envoyer des unités individuelles ou de plus petits groupes dans le monde entier. Bien sûr, cela les met en danger, car d’autres tribus peuvent essayer de les prendre en chasse. Le territoire que vous avez revendiqué en vue de votre transformation en une civilisation établie peut également être mis à sac et vous être retiré, ce qui peut provoquer des tensions. Il est bon de se faire des ennemis dès le début et de savoir à quoi s’en tenir.
C’est tout simplement la meilleure expérience de départ en 4X. Lorsque mes aventures néolithiques me rapportent suffisamment d’étoiles pour passer à l’ère suivante, j’ai généralement repoussé considérablement le brouillard de guerre, trouvé plusieurs sites potentiels pour ma première ville, et je sais où trouver des teintures et autres ressources de début de partie. C’est particulièrement utile lorsqu’il s’agit de votre premier jeu, car cela vous permet de vous familiariser avec un jeu dont la complexité augmente rapidement.
L’observation des étoiles
Un peu à la manière des grands âges de Civilization 6 : Rise and Fall, D’après le test et critique du jeu Humankind, ce dernier ne vous permet de passer à une nouvelle ère que lorsque vous avez atteint un nombre suffisant d’étapes. Obtenez sept étoiles pour sept jalons et vous pourrez passer à l’ère suivante. Avoir ces objectifs est un fantastique facteur de motivation, et c’est un bon moyen de mesurer vos progrès par rapport à la concurrence. Malheureusement, les jalons ne sont guère inspirants. Ce sont tous des objectifs arbitraires comme “rechercher 60 technologies” et “vaincre 20 unités militaires”, et la seule chose qui change est le nombre. Vous serez au tour 200 en train de faire la même chose que vous faisiez au tour 20. Je pense que les MMOs m’ont brisé, cependant, parce que je trouve le grind légèrement rassurant.
Bien que ces étoiles soient cruciales, ce que vous essayez vraiment d’obtenir, c’est le gain de renommée qui les accompagne : si vous en avez le plus à la fin du jeu, la victoire est à vous. Il se peut donc que vous vous attardiez dans une époque que vous êtes libre de quitter, juste pour pouvoir récupérer quelques étoiles supplémentaires que vous êtes sur le point d’obtenir. Mais attention, car cette renommée ne vous sauvera pas si un empire plus avancé décide de se battre. Vous pouvez également gagner de la renommée en érigeant des merveilles ou en accomplissant des actions compétitives, comme découvrir des merveilles naturelles ou débarquer sur un nouveau continent.
Lorsqu’il est temps de passer à l’ère antique, c’est seulement à ce moment-là que vous pouvez choisir votre première culture. Chacune a un penchant pour la science, l’expansion, la guerre et d’autres spécialités, vous donnant une capacité active et passive partagée par toutes les cultures ayant cette affinité. Vous obtenez également un bâtiment, une unité et un bonus uniques, comme la capacité de l’Égypte à générer plus de puissance industrielle.
Les bonus sont généralement des chiffres importants qui changent la donne, et il y a une différence significative si vous choisissez, par exemple, les Égyptiens industrieux plutôt que les Assyriens expansionnistes. Ces différences détermineront, ou du moins inspireront, votre stratégie, mais mécaniquement, elles sont beaucoup moins distinctes que toutes les factions créées par Amplitude auparavant. Aucun bonus numérique n’est vraiment comparable aux traits uniques du Necrophage d’Endless Legend, un essaim d’insectoïdes voraces qui ne peut pas se faire d’amis et veut juste tout manger, ou d’Horatio d’Endless Space 2, une faction remplie de clones de la personne la plus narcissique de la galaxie.
La grande astuce observée lors du test du jeu Humankind c’est que vous n’êtes pas coincé avec la culture que vous avez choisie. Au début de chaque nouvelle ère (il y en a six au total), vous pouvez choisir d’adopter une nouvelle culture appropriée à l’ère tout en conservant les bonus des précédentes. Individuellement, la conception des factions semble conservatrice, mais lorsque vous commencez à les mélanger, les choses deviennent beaucoup plus excitantes. Il existe un million de combinaisons possibles, ce qui encourage les calculs, l’élaboration de théories et l’expérimentation. Vous disposez également de nombreux principes religieux, que vous pouvez choisir chaque fois que votre religion gagne du terrain, et de décisions civiques à l’échelle de la culture, qui vous apportent encore plus de bonus. Les constructions surpuissantes sont inévitables avec autant de combinaisons, et je préfère de loin l’équilibre parfait.
Voir mes numéros favoris monter en flèche m’a procuré beaucoup de joie, mais je ne peux pas dire que je me sois attaché à aucune de mes cultures hybrides. Il n’y a rien à quoi s’attacher, à part quelques bâtiments ou unités uniques. Et les cultures individuelles ne restent jamais très longtemps, ne laissant derrière elles qu’un bonus et une relique occasionnelle – une pyramide par-ci, un amphithéâtre par-là – comme héritage. Les dirigeants de l’IA ont des traits de personnalité, mais je n’aurais jamais pu m’en rendre compte si le jeu ne me l’avait pas explicitement montré dans l’écran de diplomatie. Et il est beaucoup plus difficile de nourrir des rancunes lorsque les civilisations changent constamment.
Amplitude est si expérimenté dans l’art de tisser des rebondissements narratifs dans les jeux de stratégie que son absence est la plus grande surprise de Humankind. Je ne m’attendais pas à ce que les histoires plus scénarisées d’Endless Legend se retrouvent dans un 4X historique, mais Humankind ne génère pas vraiment d’éléments émergents non plus. Il y a tout ce thème du multiculturalisme qui est au centre de Humankind et qui reste largement inexploré, au-delà des avantages mécaniques évidents. Même comparé à Civilization, qui est connu pour se lâcher sur des choses comme les missionnaires des groupes de rock, c’est utilitaire. Vous rencontrerez de temps en temps des événements aléatoires, mais ils sont peu intéressants et déconnectés du reste du jeu selon nos test du jeu Humankind.
Il est révélateur qu’au lieu de refléter le bonheur ou le contentement de votre population, les villes ont un compteur de stabilité froid et mécanique. Mais ça, ça me va. J’en ai assez d’essayer de rendre les gens heureux. Tout ce que je veux, c’est construire des villes absolument gigantesques, et l’humanité est plus qu’heureuse de me rendre service. Ces choses consomment tout et se répandent sur tous les continents comme une usine vivante, engloutissant toutes les ressources et les transformant en argent et en armes. L’heure du repas est toujours la même.
En reliant une région que vous avez déjà revendiquée à une ville existante, cette dernière peut alors commencer à s’étendre dans la nouvelle région et à en exploiter les ressources. Les villes peuvent même engloutir d’autres villes, donnant ainsi naissance à une méga-cité instantanément. Ces grands mouvements sont coûteux et déstabilisants, mais avec la tendance de l’économie à faire boule de neige, vous pouvez accumuler un énorme surplus assez facilement, et les problèmes de stabilité peuvent être résolus en plaçant le district approprié. Il n’y a pas grand-chose – à part vos adversaires – qui puisse entraver votre expansion. Lorsque des obstacles apparaissent, la solution est rarement de les freiner ; vous pouvez toujours continuer à avancer.
A la recherche de la guerre
J’aime la progression constante et cohérente, et personne n’aime se faire dire qu’il ne peut pas assimiler un empire aujourd’hui, mais avec des limitations plus strictes, il y aurait aussi plus de friction, plus de tension, et un jeu de stratégie plus intéressant. Heureusement, vous pouvez accéder à ce jeu si vous jouez un peu avec les paramètres. Vous voyez, les paramètres par défaut vous donneront un jeu où personne ne déclare la guerre, où vous dépasserez tout le monde de plusieurs ères, et où vous passerez au moins 100 tours à attendre que quelque chose se passe. Cela m’a rebuté. Le simple fait de passer à la difficulté Empire (il y en a deux autres au-delà) fait toute la différence, surtout si vous réduisez la carte pour rendre la lutte pour le territoire beaucoup plus violente.
D’après le test du jeu Humankind, Lorsque j’ai augmenté la difficulté la première fois, les tribus néolithiques s’affrontaient avant même d’avoir inventé le concept de guerre, et dès la deuxième ère, tout le monde s’est retrouvé dans des bagarres bien plus sérieuses. Le besoin de troupes a massivement ralenti le développement de mes villes et de mon économie, et alors que les constructions de pacotille peuvent encore tout mettre en désordre (bienvenu), l’IA peut au moins vous donner un vrai combat quand vous lui lâchez la bride. En fait, je suis en train de perdre terriblement une guerre dans ma campagne actuelle. C’est génial !
Il y a juste un problème : je n’aime pas vraiment les combats. La menace du combat est un mal nécessaire pour secouer un jeu qui peut être un peu terne sans elle. Les combats se déroulent sur une carte tactique à l’intérieur de la carte de campagne, chaque unité de votre escouade ayant la possibilité de faire saigner le nez de l’ennemi. Le système de combat selon le test du jeu Humankind ressemble beaucoup à celui d’Endless Legend, mais en moins bien.
Les unités peuvent se déplacer, utiliser une attaque de base et mourir – ce sont leurs trois compétences. Le terrain est le principal ennemi, et avec une topographie plus élaborée que dans Endless Legend, il y a moins de place pour travailler. C’est plus compliqué que tactique, et je ne sais pas comment peux-je enfermer des petites îles alors que, comme le jeu me le rappelle sans relâche, “vous ne pouvez pas assiéger une ville avec une armée en mer”. Merci.
Si les unités avaient plus d’utilité, ce serait grandement amélioré, et les choses s’améliorent un peu une fois que vous commencez à vous rapprocher de la fin de l’arbre technologique, mais j’appuie toujours sur le bouton de résolution automatique dès que je vois que j’ai un avantage, même léger. Au moins, c’est une option. Et si l’on oublie les combats proprement dits, il y a beaucoup de choses à recommander pour la guerre : elle met vraiment du piment dans une relation qui bat de l’aile.
Même avec des adversaires plus enthousiastes, la dynamique s’essouffle en fin de partie, l’humanité étant à court de nouvelles astuces. Il y a des ajouts tardifs familiers comme la course à l’espace, les armes nucléaires et la pollution, mais ils sont tous décevants et superficiels. J’ai accéléré jusqu’à la fin de l’arbre technologique très traditionnel dans ma première partie, et l’acquisition de toutes les connaissances de l’humanité ne m’a laissé qu’un vide. Peut-être y a-t-il une leçon précieuse à tirer de tout cela, mais je préférerais avoir des choses plus intéressantes à faire avec une technologie sophistiquée. Il y a un nombre limité de fois où les chiffres peuvent augmenter avant que l’on ait envie de quelque chose d’un peu plus substantiel.
Old World offre une comparaison intéressante. Comme Humankind, l’influence de Civ est omniprésente, mais si cela a donné un point de départ à Old World, son point d’arrivée était beaucoup plus inhabituel. Il a trouvé un nouvel endroit pour se concentrer sur les gens et toutes sortes de crises et d’obstacles surprenants en conséquence, comme être assassiné par son neveu. Si l’humanité a reconsidéré et reconfiguré les caractéristiques de Civ, elle s’est montrée plus réservée. Être capable d’adopter de nouvelles cultures et de nourrir des villes de la taille d’un continent est certainement nouveau, mais ce n’est pas transformateur. Il pourrait probablement faire l’affaire en étant 20% plus bizarre, je le reconnais. J’ai fait le calcul. Et j’ai eu beaucoup de pratique, étant donné l’amour susmentionné de l’humanité pour les grands nombres.
Le bouton “Fin de tour” m’appelle toujours, et Memphis a besoin de plus de pétrole pour ses navires de guerre. Je dois aussi essayer une construction militante mortelle que j’ai envisagée, dans l’espoir de plonger rapidement le monde dans une guerre apocalyptique. L’humanité a encore donné naissance à de grandes idées que je n’ai pas fini d’exploiter et que j’ai hâte de voir imitées et itérées. Mais maintenant qu’Amplitude a fait son Civilization, j’espère vraiment qu’il va se remettre à faire Alpha Centauris.
Finalement on vous remercie de lire notre article relatif au test et critique du jeu Humankind, on vous recommande également de voir Test et critique du jeu GRIME 2021
